Bien sûr, ce fut une reprise (en chœur) avec quelques nouveaux amateurs sur la playlist… Bienvenue à eux ! Et malgré quelques défections de dernière heure (bobo au bidou, perte du tempo, et j’en passe, et pas des meilleures…), nous sommes une petite dizaine à attaquer de (presque) bon matin, les contreforts de Miri en direction des sommets chromatiques. Tout là-haut, la «boule», la «ronde», comprenez le radar, nous nargue, et les deux antennes pointent orgueilleusement leur flèche respective vers le soleil. Il fait beau, pas un nuage à l’horizon…
Les habitués restent néanmoins sceptiques. Tout l’intérêt de cette grimpette de plus de 1000 m de D+, comme disent les mélomanes du trail, réside dans les fantastiques panoramas qui vont s’offrir à nous, à 1420 m d’altitude, après 2h30… mais plus sûrement 3 h de montée diatonique, sous une chape de plomb. Nous le savons, si le cardio sera sollicité au cours de la montée, sur un rythme bien plus ternaire que binaire, les genoux seront mis à rude épreuve dans la descente, au retour, et là, ce sont les castagnettes qui donneront le tempo… Mais pour le moment, nous nous concentrons sur deux ou trois accords simples, en tentant de gérer le souffle, pour respecter le rythme modal qui s’impose.
Après quelques détours «touristiques», nous arrivons au sommet de Miri, pour embrayer sur la piste du mont Marau. Au fur et à mesure de notre progression, nous observons quelques breaks (à contretemps, pour varier la mesure…) qui nous permettent de récupérer un peu, mais surtout de nous hydrater. Les nuages sont de sortie, comme d’habitude, et nous apportent leur variation harmonique, tant dans la tonalité que sur la mélodie.
L’heure avance, nous aussi, et les antennes se rapprochent… Premier point de vue sur le plateau des Orangers : que dalle ! Les nuages ont repris leurs bonnes vieilles habitudes, à plus de 1 000 m d’altitude. Un océan de coton dense feutre notre vision. C’est beau, mais on aurait préféré les voir, nos chers orangers. Pareil un peu plus loin, les cumulus et autres altostratus ponctuent le silence visuel. Circulez, y a rien à voir !
Voilà la boule ! Il est déjà un peu plus de midi. A nous de nous accorder pour profiter au mieux des lieux pour nous restaurer. Heureusement, la vue sur l’océan, avec un Papeete diatonique entre quelques nuages majeurs, nous propose une gamme variée, en contrepoint des sommets ennuagés. Voilà maintenant venu le temps de la descente chromatique. Les genoux vont morfler ! Et en moins de temps qu’il n’en aura fallu à Miles pour créer All Blues en 1959, nous voilà de retour aux véhicules, avec une légère impro pour varier le final.
Morale : c’était chouette, malgré la petite fausse note de la part des nuages !
Et merci à Peouvisar et Eric pour le petit apéro spontané en accord avec la ligne mélodique du club.
Photos : Nathalie