DIM 5 AOUT : Le plateau Tamanu, jusqu’au refuge Anani

Compte-rendu : Jean-Philippe
En ce dimanche ensoleillé, nous étions une douzaine à partir à l’assaut du plateau Tamanu, sur les traces des légendaires porteurs d’oranges de Punaauia. Parmi la petite troupe, Florence qui vient d’arriver à Tahiti, a démontré de solides aptitudes à parcourir les sentiers si particuliers de Tahiti et de Moorea. Il y avait également Magali et Fabrice, en vacances à Tahiti après de longues années d’absence, et qui ont mis un point d’honneur à nous accompagner sur les sentiers escarpés des hauteurs de la côte ouest.

L’accès au plateau est réglementé par l’association de la Protection de la Vallée de la Punaruu afin de préserver les oranges, aujourd’hui rares et précieuses, de la commune de Punaauia. Quoi qu’il en soit, la grimpette raide et périlleuse au plateau limite aisément les candidats. Un droit d’accès de 1 000 cfp permet, pour les plus courageux, de redescendre 40 oranges par personne…

Les oranges de Séville ont été introduites à Tahiti par James Cook il y a 250 ans. Durant la seconde moitié du XIXè siècle, le botaniste Gilbert Cuzent avait noté que l’île en exportait près de 2 000 tonnes par an vers la Californie. Hélas, au cours des années, les oranges ont lentement disparues, décimées par les maladies. Disséminées par les populations qui s’étaient réfugiées sur les hauteurs fuyant l’envahisseur européen, il n’en reste aujourd’hui que sur quelques plateaux peu accessibles de Tahiti et de Moorea, et notamment ici, sur le Plateau des Orangers de la Punaruu.

Notre itinéraire du jour débute donc par la très raide ascension au plateau, après avoir laissé nos véhicule sur le grand parking de Te Oropaa, le captage d’eau de la commune. Moins de 90 minutes plus tard, nous voilà à pied d’œuvre à l’entrée du plateau de Tamanu. 400 m plus bas, la rivière Punaruu, pratiquement à sec en cette période de l’année, offre ses méandres à nos yeux ébahis. Le lente progression sur le plateau nous permet bientôt de contempler un panorama unique à Tahiti.

Devant nous, le mont Marau et ses antennes, suivi du Diadème, de l’Aorai et de l’Orohena. Quelques nuages encore présents à cette heure relativement matinale nous gâchent un peu le plaisir… Nous nous rattraperons au retour… Bientôt, le ciel bleu est de mise et c’est sous un soleil de plomb que nous arrivons au village Anani (“orange” en reo ma’ohi).

A cette époque de l’année, l’animation bat son plein en ce lieu idyllique. De nombreux chasseurs et autres habitués passent le week-end sur les hauteurs et nous sommes accueillis par de nombreux “Ia Orana” souriants. Ici, c’est le vrai Tahiti d’antan. On se congratule, on partage le plaisir d’être dans cet endroit hors du temps… Après avoir échangé avec nos hôtes du moment, nous poursuivons la randonnée jusqu’à la rivière pour y prendre notre casse-croûte bien mérité. La baignade est bien entendu au programme, sous l’œil bienveillant des sommets de l’île. L’eau est fraîche et le café fleure bon la Colombie…

Il est déjà temps pour nous de redescendre. Nous irons une autre fois jusqu’au plateau Rata, le dernier des plateau de la Punaruu, trop éloigné pour s’y rendre aujourd’hui. La descente se déroule sans problème malgré quelques petites frayeurs pour certains tant la pente est raide. Mais les cordes mises en place par l’association facilitent grandement la progression de notre groupe. Nous songeons aux porteurs d’oranges qui font parfois l’aller-retour, deux à trois fois par jour, avec une charge de 40 à 60 kg d’oranges sur l’épaule… Une véritable prouesse ! Et nous arrivons vers 17h aux voitures. Nous terminons cette journée chez Florence et Laurent qui viennent d’emménager à la pointe des Pêcheurs autour d’un apéritif salutaire.

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