En cette belle matinée, nous ne sommes pas moins de 23 “vadrouilleurs” pour partir à l’assaut de cette vallée de Mahina rendue célèbre par Charles Darwin lui-même lors de son passage à Tahiti sur la Beagle en 1835. C’est ici, paraît-il qu’il aurait commencé à élaborer sa fameuse « théorie de l’évolution »…Il s’agit de l’un des rares endroits de l’île qui véhicule aujourd’hui toujours bon nombre de légendes.
La rivière Vaipatu qui coule dans la vallée de la Tuauru abrite depuis les temps anciens de nombreux vestiges qui confère au lieu un caractère particulièrement sacré. Nous en ferons d’ailleurs l’expérience un peu plus tard dans la journée.
Après avoir soigneusement rangé les véhicules au bout de la servitude, nous attaquons le premier gué qui nous permet de franchir le seuil de la civilisation pour partir à la découverte des grandes orgues basaltiques, l’une des curiosités naturelles les plus étonnantes de la Polynésie. Une succession de gués plus ou moins faciles nous attendent et nous progressons désormais au cœur d’une vallée luxuriante. Nous croisons une porcherie en activité d’où s’élèvent quelques couinements typiques. Le pain dur que nous avons rapporté offre à nos hôtes d’un moment un petit en-cas plutôt apprécié.
C’est au bout de
deux heures de lente progression sur les cailloux glissants de la rivière que nous arrivons à la première étape de notre randonnée. Sous les yeux ébahis de tous ceux qui n’étaient encore jamais venus, la grande muraille de prismes basaltiques nous attend, sur la rive gauche de la Vaipatu. Le spectacle est hors du commun : sur près de 50 m de haut et 100 m de large, de longues “orgues” formées par le refroidissement des coulées de lave d’un autre temps nous contemplent ! Le temps d’un bain et nous voilà déjà repartis vers un autre lieu mythique appelé l’Epaule de Hiro. Un coude de la rivière forme une profonde anfractuosité au bord de laquelle nous nous arrêtons. C’est ici que nous allons prendre notre déjeuner. 
Le temps d’une nouvelle baignade, et nous voilà déjà sur le chemin du retour. Un peu plus bas, au bord d’une belle vasque, nous nous offrons un dernier bain jusqu’au moment où une pierre de taille conséquente, détachée de la paroi ou tombée des hauteurs de la falaise, s’écrase à quelques centimètres de l’un d’entre nous… La stupeur est de mise. Nous étions avertis que la vallée de la Tuauru était réputée pour ses chutes de pierres intempestives, mais notre attention s’était quelque peu relâchée. Il existe aux alentours des orgues quelques anciennes grottes funéraires soigneusement cachées… Aurions-nous dérangé quelque esprit chagriné par nos cris de joie ? Quoi qu’il en soit, nous voilà repartis plus vite que nous étions venus…
Le retour s’est déroulé sans encombre, et malgré ce petit incident
qui, heureusement, n’aura eu aucune conséquence fâcheuse, chaque participant a éprouvé le sentiment, en remontant dans son véhicule, d’avoir passé une journée merveilleuse.
© J-Philippe
Photos : Sylvie, Patricia (d’autres peut-être??)
très belles photos ! bravo au photographe 🙂